Il court, il dort, il fuit, il mâchouille. Et il revient. Le hamster Ham, de Hamster et Boule de Gomme propose de nouvelles aventures. Dans ce tome 2, qui paraîtra le 4 juin 2025 chez Doki-Doki, Hamuhamu prolonge son format minimaliste avec le même humour que dans le premier volume.

C’est un manga mignon, mais aussi un théâtre comportemental. La maîtresse interagit avec son hamster, qui n’est pas forcément disposé. Il vit dans une logique cyclique : appétit, crainte, marques d’affection, repli. Et c’est dans ce cycle simple que le manga trouve sa puissance : des tranches de vie attendrissantes.

Rongeur nerveux, humaine impuissante

Il n’y a pas de scénario mirobolant ; juste des micro-séquences, une page, un gag. Le hamster agit selon une logique purement animale : il s’énerve, il explore, il se méfie, salit son bol de sable. Et tout l’enjeu du manga est là : partager des moments simples tout en documentant.

La maîtresse est dessinée avec une économie de traits volontaire : neutre, le visage effacé. Elle parle beaucoup à Ham, nettoie, se montre indulgente et aimante.

Ligne claire, cage fermée

Le dessin de Hamuhamu met en valeur les lignes du hamster. Il documente avec un style mignon. Chaque case fonctionne comme une cage de verre : murs blancs, contours nets, décor réduit à l’essentiel. Le hamster y évolue comme dans un terrarium mental — étroit, surveillé, mais bienveillant.

La mise en page est d’une rigueur clinique. Quatre cases, six parfois, toujours en grille. Pas d’effet de style, pas d’explosion graphique, pas de mise en scène spectaculaire. Le rythme est strict. On scrute un mouvement de moustache, une fissure dans la routine, un écart minuscule dans la posture de la maîtresse.

Le trait est simple, mais d’une précision redoutable. Un œil qui brille, une goutte de sueur, une oreille rabattue suffisent à créer l’effet. Hamuhamu ne dessine pas des expressions : elle les dissèque. Et c’est ce scalpel graphique qui donne au tome 2 sa force : aucune surcharge, aucun ornement. Juste la mise à nu d’un quotidien animal, sans pathos, sans anthropomorphisme. Le gag naît du décalage, pas du commentaire.