Commercialisée comme une alternative abordable à la manette Pro officielle de la Nintendo Switch, la PowerA filaire améliorée promet l’essentiel : prise en main confortable, commandes réactives, compatibilité totale, et quelques options bonus comme des boutons arrière programmables. Le tout pour un prix nettement inférieur à celui des modèles premium.
Mais cette réduction tarifaire cache-t-elle des compromis trop visibles ? Cette manette secondaire peut-elle réellement s’imposer comme un choix fiable pour les sessions prolongées, ou reste-t-elle cantonnée au rôle de manette d’appoint sans ambition ?
Une ergonomie bien pensée sous une coque plastique trop visible
La PowerA filaire améliorée montre immédiatement l’essentiel : un gabarit maîtrisé, une ergonomie proche de la manette Pro officielle, et une légèreté qui surprend. Les courbes sont bien taillées, les gâchettes tombent naturellement sous les doigts, et les boutons principaux offrent un retour satisfaisant. La croix directionnelle, bien marquée, se montre précise sur les jeux 2D, sans souplesse excessive ni rigidité excessive.
Mais au-delà de cette première impression fonctionnelle, les choix de conception révèlent rapidement leurs limites. Le plastique utilisé, mat et peu dense, trahit le positionnement tarifaire. La manette sonne creux. Les vibrations sont absentes, par choix technique et économique. La sensation de robustesse ne suit pas : on tient un produit pensé pour durer un usage modéré, pas intensif.
Les finitions laissent apparaître quelques imprécisions d’assemblage. Les boutons arrière programmables — principal ajout de ce modèle — sont bien positionnés, mais leur activation manque de netteté. Ils sont plus un plus cosmétique qu’un réel atout dans le feu de l’action.
Le câble, tressé et détachable via une connectique USB-C, offre une longueur suffisante pour une utilisation de salon. Son épaisseur rassure. Le choix du filaire, assumé, supprime toute latence et garantit une réactivité immédiate. Mais il condamne d’emblée la manette à un usage sédentaire, et à l’absence de gyroscope, de NFC ou de retour HD. Des absences à ne pas ignorer.
Un dispositif fiable aux ambitions limitées
En jeu, la PowerA filaire améliorée remplit son rôle avec une efficacité sans détour. Les sticks analogiques sont précis, sans zone morte excessive. Le retour des boutons est franc, et les gâchettes analogiques, bien qu’un peu courtes en course, assurent une réponse immédiate. La connectivité filaire garantit une latence inexistante : sur ce plan, aucun reproche possible. Pour les jeux d’action rapides, les plateformes 2D ou les jeux de combat classiques, la manette assure l’essentiel.
Les boutons arrière programmables peuvent être assignés à n’importe quelle autre touche. La procédure est simple, immédiate, sans logiciel externe. Mais leur position ne les rend pas réellement ergonomiques dans un usage intensif. Ils s’activent difficilement en pleine action et servent davantage à des raccourcis passifs (recharger, ouvrir un menu) qu’à des commandes tactiques fréquentes. Le concept est là, mais l’exécution reste secondaire.
Aucune compatibilité gyroscopique, aucun support de vibration, aucun NFC pour les amiibo. Ces absences ne sont pas des oublis : elles font partie de la proposition. Le prix plus bas implique une simplification fonctionnelle. Cela signifie aussi une incompatibilité avec certains titres qui en font un usage obligatoire (par exemple Super Mario Galaxy dans 3D All-Stars). Ce n’est pas un défaut technique, mais une limite d’usage claire.
La manette n’est pas pensée pour remplacer un modèle Pro dans un usage global. Elle excelle en tant que second pad, ou comme manette de session ciblée. Mais elle ne supporte pas la comparaison sur la durée. À l’usage, son confort reste bon, sa réactivité solide, mais son absence de retour sensoriel et ses limitations structurelles la cantonnent à des scénarios bien définis.
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