Avec l’Ice Ring, la marque belge Ice-Watch se lance sur un terrain inattendu : celui de la santé connectée. Loin de ses montres flashy, le constructeur mise ici sur une bague intelligente, élégante, discrète, et surtout pensée pour remplacer les bracelets et montres connectées, souvent trop visibles ou gênants pour un usage prolongé.
Dévoilée en janvier 2024 et disponible dès le printemps, l’Ice Ring se positionne frontalement face aux références du genre comme l’Oura Ring — mais avec un tarif plus agressif et une identité résolument européenne. Fabriquée en alliage de titane, certifiée IP68, légère comme une plume (moins de 3 g), elle se présente comme l’objet tech qu’on oublie de porter… jusqu’à ce qu’il vous parle de votre sommeil, de votre stress ou de votre rythme cardiaque.
Mais une fois passée la promesse d’un suivi discret et élégant, une question demeure : la Ice Ring a-t-elle les capteurs pour ses ambitions ?
Beauté froide, confort chaud
Difficile de ne pas saluer le design de l’Ice Ring, tant il tranche avec la majorité des wearables actuels. Ici, pas d’écran, pas de notifications, pas de gadget visible. Juste une bague en titane au rendu mat discret, disponible en or, argent ou noir, qui s’adapte à tous les styles sans jamais surjouer l’aspect technologique.
Le form factor est réussi. Fine, légère, ergonomique, l’Ice Ring s’oublie presque immédiatement, même durant la nuit — ce qui n’est pas le cas de la majorité des montres connectées. Son format unisexe et ses nombreuses tailles (du 6 au 13) permettent une adaptation sur n’importe quel doigt, avec un confort constant.
En main (ou plutôt au doigt), elle ne gêne jamais. Pas d’irritation, pas de sensation d’écrasement, même lors d’activités sportives. Elle résiste à la sueur, à l’eau (certification IP68, jusqu’à 5 ATM), et peut donc se porter sous la douche ou en piscine sans crainte.
On sent une vraie volonté de rendre l’objet acceptable sur le plan esthétique, et ça fonctionne. Contrairement à la majorité des produits connectés, l’Ice Ring ne crie pas “tech”, et c’est tant mieux. Elle se fond dans le quotidien, au point d’en devenir invisible.
Capteurs nombreux mais résultats discutables
Sur le papier, l’Ice Ring coche toutes les cases : capteur de fréquence cardiaque, suivi du SpO₂, variabilité de la fréquence cardiaque, niveau de stress, analyse du sommeil… La liste est impressionnante, surtout pour un objet de cette taille.
Et pourtant, une fois sur le terrain, le constat est plus nuancé. Au repos, les mesures sont globalement fiables. Le rythme cardiaque est cohérent avec celui d’un appareil médical ou d’une smartwatch haut de gamme. L’analyse du sommeil, elle aussi, donne des résultats crédibles, avec détection des phases profondes, interruptions nocturnes et estimation de la récupération.
Mais dès que l’effort augmente, les limites apparaissent. Les écarts de BPM peuvent grimper à 10 voire 12 battements en activité intense, notamment par rapport à une Apple Watch ou un capteur thoracique. Le suivi des pas, lui, manque parfois de cohérence : des distances mal estimées, des mouvements mal interprétés, et une approximation qui nuit à la crédibilité sportive de l’appareil.
En clair : c’est un bon tracker santé, mais un mauvais assistant fitness. Pour le stress, le sommeil, la fréquence au repos : c’est propre. Pour le sport sérieux ou le fractionné : passez votre chemin.
0 commentaires