Conçu comme une expérience d’enquête immersive, Dans l’ombre de Frankenstein s’impose comme l’un des coffrets narratifs les plus ambitieux de la collection Larousse Jeux. Prévu pour le 13 octobre 2025, il revisite le mythe de Mary Shelley à travers une série d’énigmes où la logique se confronte à la monstruosité. Ce jeu d’enquête, pensé pour être joué sans maître de jeu, mêle esprit de déduction, atmosphère gothique et tension psychologique dans un format accessible à tous les amateurs de mystère et de narration.
Le coffret comprend tout le nécessaire pour recréer la tragédie de la créature et de son créateur : cartes de personnages, identités secrètes, indices fragmentés et récits croisés. Chaque partie devient une exploration des limites de la morale scientifique et du pouvoir de la connaissance.
Entre enquête, théâtre et introspection, Dans l’ombre de Frankenstein invite les joueurs à redéfinir la frontière entre l’humain et le monstre. Car dans ce laboratoire où tout semble animé par l’ambition et la peur, une seule question persiste : jusqu’où peut-on créer sans devenir soi-même la créature ?
Les masques de la raison et de la peur
Dans l’ombre de Frankenstein se présente comme un jeu d’enquête coopératif et narratif construit autour d’un principe simple : découvrir la vérité en interprétant un rôle. Le coffret contient tout ce qu’il faut pour incarner des protagonistes mythiques. Six cartes de personnages permettent de choisir son identité et d’adopter ses compétences spécifiques. Quatre cartes de vérification assurent le bon déroulement des parties sans maître de jeu, tandis que six cartes Âme occulte introduisent une dimension de secret et de suspicion.
Chaque joueur participe à l’une des quatre aventures incluses dans le coffret. Le laboratoire de l’horreur, Les vestiges d’une folie, La créature du château et Le monstre aux trousses constituent un parcours complet. Ces scénarios s’enchaînent comme les chapitres d’un récit à choix multiples, où chaque indice découvert et chaque décision modifient la lecture des événements.
L’ensemble repose sur quarante cartes d’énigmes. Certaines demandent de déduire, d’autres d’observer ou de relier des éléments narratifs. Les cartes « révélation » apportent des indices supplémentaires, tandis que la planche Vengeance renforce la tension entre les joueurs en infligeant des pénalités lorsqu’un choix mène à l’échec. L’expérience ne repose donc pas uniquement sur la résolution logique, mais sur la capacité à comprendre les intentions cachées derrière chaque action.
Le livret de règles accompagne ces mécaniques avec une introduction, des conseils de mise en place, les solutions et une conclusion qui rassemble les fils de chaque intrigue. L’objectif reste le même : résoudre les mystères liés au docteur Frankenstein et à sa créature tout en explorant les limites de la raison scientifique. Dans l’ombre de Frankenstein met en scène la curiosité, la peur et la fascination, dans une structure de jeu claire, entièrement fondée sur la narration et la coopération.
Les mécaniques de l’ombre et de la logique
Le fonctionnement de Dans l’ombre de Frankenstein s’appuie sur une construction méthodique. Le jeu combine l’esprit d’enquête et la tension du théâtre d’indices. Chaque joueur incarne un rôle doté de compétences précises, et ces aptitudes orientent la progression collective. La réussite dépend de la capacité du groupe à croiser les informations et à interpréter les cartes avec justesse.
Le système de jeu repose sur un équilibre entre collaboration et intuition. Les quarante cartes d’énigmes introduisent des situations variées, allant de la déduction logique à la reconstitution d’événements. Aucune partie ne se déroule de la même manière. Les cartes de vérification et révélation permettent de vérifier les choix du groupe sans recourir à un maître de jeu. Ce principe rend la narration fluide et maintient une tension constante entre la découverte et l’incertitude.
Les quatre aventures intégrées au coffret forment une structure progressive. Chaque scénario explore une facette différente de l’univers : le secret des expériences, les traces du passé, la confrontation avec la créature et la fuite finale. Ce découpage donne au jeu un véritable rythme narratif. L’immersion s’installe naturellement, soutenue par un travail d’écriture qui privilégie la cohérence et la précision.
La mécanique des cartes Âme occulte ajoute une dimension psychologique à l’ensemble. Chaque joueur reçoit une identité cachée, humaine ou monstrueuse, influençant ses décisions et son rapport aux autres. Cette tension entre méfiance et coopération nourrit la dynamique du groupe et renouvelle la rejouabilité du coffret.
La planche Vengeance, qui sanctionne les erreurs collectives, renforce l’enjeu dramatique. L’échec n’est jamais une fin, mais une révélation. Il modifie la perception des indices et encourage à rejouer pour atteindre la vérité complète. Dans sa structure, Dans l’ombre de Frankenstein privilégie la rigueur à la complexité. Le plaisir vient de la clarté des règles, de la justesse des situations et de la satisfaction d’une logique maîtrisée.
L’esthétique de la peur et la clarté du mystère
Visuellement, Dans l’ombre de Frankenstein affiche des ambitions séduisantes, mais le résultat demeure inégal. Le coffret reprend les codes du gothique victorien avec ses cadres dorés, ses textures sombres et son atmosphère de laboratoire ancien. L’intention est claire : plonger le joueur dans l’univers de la science interdite, entre élégance et inquiétude. Pourtant, l’exécution trahit une certaine hétérogénéité.
Les illustrations des cartes semblent provenir de plusieurs sources, parfois issues de banques d’images ou de générateurs visuels. Certaines réussissent à évoquer l’esprit du XIXᵉ siècle, tandis que d’autres souffrent d’imperfections perceptibles : proportions incertaines, détails incohérents, visages aux expressions figées. Cette disparité empêche l’ensemble de dégager une identité vraiment cohérente, même si le style général reste lisible.
Le livret, plus sobre, apporte une touche de clarté bienvenue. La mise en page, structurée et aérée, facilite la lecture des règles et l’organisation des énigmes. L’iconographie y est réduite à l’essentiel, ce qui renforce la lisibilité et recentre l’attention sur le texte. Dans ce cadre, la sobriété devient une force : le jeu parvient à maintenir son atmosphère sans jamais gêner la compréhension.
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