Dans un marché vidéoludique saturé de jeux de gestion et de stratégie, The Unexpected Quest se distingue par une approche accessible et charmante. Développé par le studio Rionix, ce titre propose une aventure mêlant exploration, collecte de ressources et construction, tout en s’inspirant des grands classiques tels que The Settlers ou Warcraft. L’arrivée de ce jeu sur Nintendo Switch marque une opportunité pour un public plus large de découvrir ce mélange unique de mécanique stratégique et de progression narrative.
Mais The Unexpected Quest parvient-il à tirer son épingle du jeu dans un genre déjà bien établi ?
Un scénario simple mais fonctionnel
L’histoire de The Unexpected Quest débute de manière modeste, avec un groupe de survivants échouant sur une plage après une tempête. Ce point de départ classique introduit rapidement le joueur dans un univers médiéval fantastique où le but est de reconstruire, explorer et surmonter divers obstacles. À travers dix chapitres distincts, le jeu guide le joueur dans une progression linéaire, alternant entre exploration et résolution de quêtes.
Le récit, bien que relativement léger, sert efficacement de cadre pour l’aventure. Les dialogues courts, souvent teintés d’un humour discret, renforcent une atmosphère décontractée qui conviendra particulièrement à ceux cherchant une expérience sans pression. Si vous espérez une intrigue profonde ou des personnages mémorables, vous pourriez toutefois rester sur votre faim. Ici, l’objectif principal est de vous immerger dans une série de défis stratégiques, soutenus par une narration minimaliste mais suffisante.
Un gameplay axé sur la gestion et la stratégie
Le cœur de The Unexpected Quest repose sur la gestion des ressources et la résolution de problèmes. À chaque chapitre, le joueur doit collecter des matériaux essentiels tels que le bois, la nourriture, l’or et les potions pour bâtir des structures, embaucher des travailleurs et débloquer de nouvelles zones. Ces ressources ne sont pas infinies, ce qui exige une planification minutieuse pour éviter les blocages.
L’aspect gestion est sans doute le plus engageant du jeu. Vous commencez chaque mission avec un nombre limité de travailleurs, que vous affectez à diverses tâches : couper du bois, récolter des provisions, ou encore réparer des ponts pour ouvrir de nouvelles routes. Les bâtiments que vous construisez, comme des moulins ou des casernes, servent à soutenir votre progression. Ce système simple mais efficace rappelle les mécaniques de base des city-builders classiques, tout en restant accessible aux néophytes.
Chaque chapitre vous propose des quêtes principales et secondaires. Ces dernières sont souvent nécessaires pour obtenir des ressources ou débloquer des chemins alternatifs. Les objectifs varient, allant de la récupération d’artefacts à la défense contre des vagues d’ennemis, en passant par des énigmes légères. Cette diversité maintient l’intérêt du joueur, même si certains objectifs deviennent répétitifs à mesure que l’aventure progresse.
Pour éviter la monotonie, le jeu introduit régulièrement de nouvelles mécaniques au fil des chapitres. Par exemple, la fabrication de potions ou l’utilisation de sorts offre une couche supplémentaire de complexité. Cependant, ces ajouts manquent parfois d’explications claires, et l’absence d’un tutoriel approfondi peut frustrer les joueurs moins familiers avec ce genre d’approche stratégique.
Si la gestion des ressources est le pilier du gameplay, les combats, eux, jouent un rôle secondaire. Vous pouvez recruter des unités telles que des soldats ou des archers, que vous envoyez affronter des ennemis variés. Cependant, ces affrontements se déroulent automatiquement, votre implication directe se limitant à préparer vos forces et à les positionner judicieusement.
Cette simplicité pourrait décevoir les amateurs de stratégie en temps réel plus exigeants, mais elle s’inscrit dans la volonté de rendre The Unexpected Quest accessible à un public large. La gestion des unités reste satisfaisante, même si le manque de variété des ennemis et de profondeur tactique finit par réduire l’intérêt des combats à long terme.
Une direction artistique séduisante mais des limites techniques
Visuellement, The Unexpected Quest adopte un style cartoon coloré, qui s’harmonise parfaitement avec son ambiance légère et accessible. Les décors, bien que modestes, sont détaillés et variés, passant des forêts luxuriantes aux montagnes enneigées en offrant un cadre visuel agréable à explorer.
Cependant, la version Nintendo Switch souffre de certaines limitations techniques. Des ralentissements peuvent survenir lors de scènes particulièrement chargées, et les temps de chargement, bien que supportables, interrompent parfois le rythme de jeu. De plus, l’interface, pensée initialement pour le PC, n’est pas toujours optimisée pour la console, rendant certaines actions laborieuses à effectuer avec les commandes de la Switch.
L’accompagnement sonore de The Unexpected Quest est à l’image de son gameplay : simple mais efficace. Les musiques d’ambiance, bien que discrètes, ajoutent une couche de sérénité aux phases d’exploration et de gestion. Les effets sonores, tels que les bruits de construction ou les sons de combat, remplissent leur rôle sans se montrer envahissants.
Cependant, le jeu ne brille pas particulièrement sur le plan audio. Les thèmes musicaux manquent parfois de diversité, et une attention accrue à la conception sonore aurait pu renforcer l’immersion dans cet univers médiéval fantastique.
Avec ses dix chapitres, The Unexpected Quest propose une aventure d’environ 8 à 10 heures. Si cette durée est respectable pour un jeu de ce genre, la rejouabilité est relativement limitée. Une fois l’histoire terminée, il n’y a pas de mode libre ou de contenu additionnel significatif pour prolonger l’expérience. Cela pourrait freiner l’envie de relancer le jeu, surtout pour ceux ayant déjà exploré toutes les mécaniques proposées.
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