Prévu pour le 13 février 2025 sur Nintendo Switch, Snezhinka: Sentinel Girls 2 est un jeu développé par hinyari9 et édité par PLAYISM. Suite directe de Marfusha, ce titre vous plonge dans la peau de Snezhinka, une jeune femme déterminée à retrouver sa sœur disparue sur le front. Pour ce faire, elle s’engage dans une compagnie militaire privée, affrontant des vagues incessantes de mechs ennemis tout en naviguant dans un système oppressif où chaque salaire est lourdement taxé. Le jeu combine des mécaniques de shooter 2.5D avec des éléments roguelite, offrant une expérience intense et stratégique.
Un monde de métal, de neige et d’injustice
La guerre est sans fin, et dans Snezhinka: Sentinel Girls 2, elle n’a jamais été une question de choix, mais de survie. Dans une nation dystopique rongée par les conflits, les citoyens ne sont que des rouages d’une machine implacable, broyés par un système qui leur impose de se battre pour gagner leur pain. Snezhinka, comme tant d’autres avant elle, ne s’engage pas par conviction, mais par nécessité.
Sa sœur a disparu sur le front, envoyée comme tant d’autres soldats anonymes défendre une patrie qui ne se soucie pas de leur sort. Déterminée à la retrouver, ou du moins à comprendre ce qui lui est arrivé, Snezhinka s’engage à son tour dans une unité militaire privée, armée d’un simple fusil et d’un salaire dérisoire, amputé de taxes absurdes qui la maintiennent perpétuellement au bord de la faillite.
Comme dans Marfusha, le jeu précédent du développeur, la narration ne s’embarrasse pas de longues explications ni de cinématiques surchargées. Ici, l’histoire s’écrit dans l’action, dans ces journées interminables à repousser des vagues de mechs, dans ces soldats qui disparaissent du jour au lendemain, dans ces tickets de paie minables qui rappellent que, même après avoir survécu à l’enfer, il ne restera rien pour assurer un avenir.
Le monde de Snezhinka est une prison blanche, un espace gelé où les tours de garde sont synonymes d’une mort imminente, où chaque combat est une simple formalité pour un système qui considère ses soldats comme des chiffres, pas comme des êtres humains. Peu à peu, à travers des bribes de dialogue et des interactions avec ses camarades d’infortune, le jeu dévoile une société sans pitié, où la guerre n’est pas seulement une nécessité militaire, mais un outil de contrôle.
Un combat perpétuel où chaque balle compte
Snezhinka n’est pas un simple jeu de tir nerveux, mais un test d’endurance, une lutte constante contre des vagues ennemies qui ne cessent jamais. Dans un gameplay à mi-chemin entre le shooter 2.5D et le roguelite, le jeu vous plonge dans une structure de défense où il faut tenir le plus longtemps possible face aux assauts mécaniques. Pas d’escouade, pas d’opérations stratégiques, juste vous, une arme, et une avalanche d’ennemis qui cherchent à écraser tout sur leur passage.
Le principe est clair : chaque jour est une nouvelle vague d’ennemis, chaque nuit une pause à peine suffisante pour respirer avant que tout ne recommence. Vous commencez avec un fusil standard et peu de ressources, et chaque adversaire éliminé vous rapporte un maigre salaire qui servira à améliorer votre équipement, recruter des alliés, ou simplement survivre au lendemain. Mais le système économique ne vous laissera jamais souffler, car les taxes monstrueuses et les coûts exorbitants de chaque amélioration vous forcent à faire des choix cruels.
Acheter une meilleure arme ? Renforcer vos défenses ? Ou économiser en espérant tenir quelques jours de plus ? Le jeu ne vous donne jamais assez pour tout avoir, et chaque décision pèse lourdement sur votre survie.
Chaque partie est différente, non seulement parce que les vagues d’ennemis deviennent de plus en plus redoutables, mais aussi parce que les améliorations et les bonus obtenus sont partiellement aléatoires. Certains runs vous offriront des alliés compétents, d’autres vous laisseront avec des armes médiocres, et il faudra sans cesse adapter votre stratégie à ce que le jeu vous laisse entrevoir comme opportunité.
À mesure que les jours passent, vous gagnez des cartes d’amélioration, modifiant vos capacités offensives et défensives. Mais tout est une question d’équilibre : certaines cartes permettent d’augmenter la puissance de feu, mais au prix d’une consommation de munitions accrue ; d’autres améliorent la cadence de tir, mais rendent plus vulnérable aux attaques. Cette tension entre risque et récompense est l’un des points forts du gameplay, forçant à revoir constamment sa manière de jouer.
L’environnement ne change quasiment jamais, et c’est volontaire. La monotonie fait partie de l’expérience, accentuant l’effet d’un quotidien répétitif et sans issue. La guerre ne vous emmène pas sur plusieurs fronts, elle vous coince dans une position défensive où le temps devient votre plus grand ennemi.
Mais si la répétitivité est un élément voulu, elle peut aussi peser sur le long terme, donnant parfois l’impression d’une routine plus subie que maîtrisée. Heureusement, les ennemis évoluent progressivement, avec de nouveaux types de mechs, plus résistants, plus rapides, ou dotés d’attaques capables de briser les maigres défenses mises en place.
Contrairement à Marfusha, où l’on était seule face à l’adversité, Snezhinka permet de recruter d’autres soldats, qui aident à repousser les vagues ennemies, mais ne sont pas éternels. Les morts sont définitives, et chaque soldat perdu représente un coup dur pour votre survie, d’autant plus que remplacer un allié coûte cher et peut s’avérer économiquement suicidaire.
Un monde figé dans le froid et le métal
Visuellement, Snezhinka reprend l’esthétique minimaliste et glaciale de son prédécesseur, Marfusha, mais avec plus de détails, des animations plus fluides et une mise en scène qui accentue l’oppression constante de son univers. Pas de paysages grandioses, pas de diversité chromatique, juste une palette de couleurs froides, dominées par le gris, le bleu métallique et le rouge des alarmes et des explosions.
L’interface et le design des personnages restent dans une esthétique proche du pixel-art modernisé, avec des silhouettes anguleuses, des équipements militaires sans fioritures et des arrière-plans épurés, comme si l’environnement ne méritait même pas d’être détaillé. Le monde est froid, impersonnel, sans place pour l’émotion ou l’individualité.
Mais ce qui frappe, c’est l’ambiance qui se dégage de chaque scène. Chaque journée ressemble à la précédente, chaque bataille à la suivante, et pourtant, les petits détails subtils – un mur qui se détériore, une lumière qui grésille, une trace de sang qui ne disparaît pas – donnent l’impression que quelque chose s’effondre lentement, que la situation devient insoutenable sans jamais exploser brutalement.
Les ennemis, quant à eux, sont impersonnels, dénués de toute humanité. Des mechs froids, conçus uniquement pour tuer, qui n’ont ni visage, ni voix, ni hésitation. Leur approche méthodique et leur nombre toujours croissant donnent l’impression d’un combat déjà perdu, où chaque victoire n’est qu’un sursis avant l’inévitable.
Là où Snezhinka excelle vraiment, c’est dans sa bande-son et son design sonore, qui transforment une simple boucle de gameplay en une expérience oppressante.
La musique n’est pas héroïque, ni même réellement militaire. Elle oscille entre des nappes électroniques sombres, des battements mécaniques rappelant une industrie en marche, et des mélodies froides qui semblent se désagréger sous le poids du désespoir. Les rares morceaux plus rythmés n’inspirent pas l’action, mais la survie pure et brute, une fuite en avant sans espoir de répit.
Les sons des tirs, des explosions et des mécanismes des mechs sont secs, agressifs, sans exagération hollywoodienne. Les balles ne résonnent pas comme des instruments de puissance, mais comme des outils de destruction pure, et chaque coup de feu tiré rappelle qu’il a un coût, qu’il ne faut pas gaspiller.
Les voix sont rares, presque absentes. Les soldats parlent peu, ne crient pas, ne célèbrent rien. Quand ils tombent, il n’y a pas de grands dialogues, juste un bruit sourd, une alarme, et le combat qui continue, indifférent à la perte.
Snezhinka: Sentinel Girls 2 ne cherche pas à impressionner par sa technique, mais à écraser par son ambiance, et dans ce domaine, le pari est totalement réussi.
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