Les point-and-click, ces aventures interactives où dialogues et énigmes se mêlent dans une narration souvent déjantée, ont marqué l’âge d’or des années 1990 avec des titres comme Monkey Island ou Day of the Tentacle. Jerry Anker and the Quest to get Love s’inscrit directement dans cet héritage, mais tente de séduire une audience moderne avec un humour absurde et des graphismes 2D colorés.
Développé par Ktulhu Solutions et édité par Sometimes You, ce jeu nous invite à suivre les mésaventures d’un anti-héros maladroit dans sa quête pour, littéralement, conquérir l’amour. Parvient-il à captiver et renouveler le genre, ou s’égare-t-il dans les méandres de l’ironie et de la nostalgie ?
Une soirée qui tourne mal, une aventure qui s’envole
Jerry Anker est un personnage dont la vie se résume à une longue série de malchances et de mauvais choix. Habitant de Blueball Falls, une petite ville où il est moqué pour sa maladresse, Jerry est déterminé à se faire remarquer à la fête la plus prisée du quartier. Problème : il n’est pas invité. L’histoire démarre avec cette prémisse simple mais efficace, propulsant Jerry dans une série de péripéties où il devra ruser, résoudre des énigmes et affronter ses propres limites pour atteindre son objectif.
Ce scénario, bien que relativement classique pour le genre, brille par ses dialogues hilarants et ses situations absurdes. Les personnages secondaires que vous rencontrez – du barman philosophe au voisin aigri qui collectionne des tongs – ajoutent une touche unique à chaque interaction. La progression narrative est fluide, ponctuée de moments mémorables et de rebondissements inattendus qui, même s’ils flirtent parfois avec le cliché, restent cohérents et divertissants.
Un gameplay fidèle aux classiques du point-and-click
Le gameplay de Jerry Anker and the Quest to get Love repose sur les mécaniques bien connues des point-and-click : exploration, collecte d’objets, interactions avec les PNJ et résolution d’énigmes. Les puzzles, souvent loufoques, combinent des éléments de logique et de réflexion latérale. Par exemple, dans une séquence particulièrement drôle, Jerry doit convaincre un chien de lui prêter sa laisse en lui cuisinant un repas digne d’un restaurant étoilé – tout cela avec des objets récupérés dans une décharge.
Ce mélange d’humour et de défi intellectuel fonctionne généralement bien, même si certaines énigmes peuvent frustrer par leur manque d’indications. Heureusement, le jeu propose un système d’indices qui permet de débloquer des suggestions sans ruiner totalement le plaisir de la découverte.
L’un des points forts de ce jeu est son interface bien pensée. Sur Nintendo Switch, les commandes sont parfaitement adaptées, qu’il s’agisse de naviguer dans les menus ou de sélectionner des objets dans l’environnement. Le mode tactile offre une alternative agréable en mode portable, rappelant l’expérience des point-and-click sur tablette.
Cependant, quelques limitations se font sentir, notamment lorsqu’il s’agit de jongler entre plusieurs objets dans l’inventaire. Cette gestion peut devenir laborieuse lors des séquences où une action rapide est requise, bien que ces moments soient rares.
Une direction artistique qui fait mouche
Visuellement, Jerry Anker impressionne par ses décors faits à la main, riches en détails et débordant de personnalité. Chaque scène, qu’il s’agisse d’une rue animée de Blueball Falls ou de l’intérieur chaotique d’une maison en rénovation, regorge d’éléments interactifs et de petits clins d’œil humoristiques. Les palettes de couleurs, vives mais équilibrées, donnent au jeu une identité visuelle immédiatement reconnaissable.
Les personnages, bien que volontairement caricaturaux dans leurs proportions et expressions, sont parfaitement animés. Les mimiques exagérées de Jerry, en particulier, ajoutent une dimension comique qui complète l’humour des dialogues.
La bande-son de Jerry Anker and the Quest to get Love est un autre point fort du jeu. Les thèmes musicaux, composés pour accompagner les différentes zones et situations, sont à la fois variés et mémorables. Une musique jazzy accompagne vos moments de réflexion, tandis qu’un morceau plus rythmé ponctue les séquences les plus absurdes.
Les effets sonores, bien que discrets, jouent un rôle clé dans l’immersion. Le bruit des objets, les interactions environnementales et les réactions des PNJ renforcent l’ambiance sans jamais devenir envahissants.
Le jeu est intégralement doublé en anglais, et les performances des acteurs sont globalement excellentes. Jerry, en particulier, bénéficie d’un doublage qui capture parfaitement son mélange de maladresse et de détermination. Certains personnages secondaires, bien que stéréotypés, sont également mémorables grâce à des voix exagérées qui collent à l’humour du titre.
Une durée de vie correcte pour une aventure humoristique
Avec une campagne principale d’environ 8 à 10 heures, Jerry Anker and the Quest to get Love propose une durée de vie respectable pour un jeu de ce genre. Les joueurs avides de complétion pourront prolonger cette durée en explorant toutes les options de dialogue, en découvrant les secrets cachés dans les décors, ou en tentant de résoudre les énigmes secondaires.
Cependant, une fois l’aventure terminée, la rejouabilité est limitée. Le jeu ne propose pas de fins multiples ni de contenu additionnel post-fin, ce qui pourrait décevoir ceux qui espéraient un peu plus de profondeur après l’histoire principale.
0 commentaires