Depuis l’âge d’or des FPS des années 90, rares sont les titres capables de capturer l’essence des classiques tout en apportant un vent de fraîcheur. Hellgate Senigallia Remake, développé par Rick Dope et édité par Doped Games, se présente comme un hommage nostalgique aux shooters frénétiques tels que Doom, Quake ou Duke Nukem 3D. Mais le jeu parvient-il à revitaliser cette formule tout en y ajoutant sa propre identité ?
Une invasion démoniaque en Italie
Dans Hellgate Senigallia Remake, vous incarnez un ancien exorciste transformé en chasseur de démons, confronté à une menace surnaturelle qui a pris le contrôle de la ville italienne de Senigallia. Des portails démoniaques se sont ouverts, laissant échapper des hordes de créatures infernales. Votre mission est claire : détruire les forces maléfiques et fermer les portails infernaux pour sauver ce qui reste de la population locale.
Bien que l’histoire soit volontairement simple, elle est enrichie par des personnages secondaires hauts en couleur comme le “Maestro”, un habitant excentrique qui vous assiste en vous fournissant des armes et des informations sur les failles démoniaques. Les dialogues sarcastiques et les références culturelles italiennes ajoutent une touche unique et légèrement absurde à l’ensemble.
L’approche narrative adopte un ton humoristique et volontairement “série B”, ce qui colle parfaitement à l’ambiance rétro du jeu. Cependant, les cinématiques minimalistes et l’absence de séquences narratives détaillées peuvent laisser certains joueurs sur leur faim.
Un FPS exigeant et brutal
Hellgate Senigallia Remake s’inscrit dans la tradition des “boomer shooters”, ces jeux de tir frénétiques inspirés des classiques du genre. Le gameplay repose sur une action non-stop, où l’objectif est simple : tirer, esquiver et survivre face à des hordes d’ennemis toujours plus agressifs.
Le jeu propose un arsenal varié allant du pistolet standard à des armes plus exotiques comme le Canon Bénisseur, capable d’exorciser plusieurs ennemis en une seule décharge. Chaque arme dispose de modes de tir alternatifs, augmentant leur utilité dans les situations de combat.
Les mécaniques de combat sont intenses et nécessitent une maîtrise du mouvement, avec des sauts acrobatiques, des glissades rapides et une esquive latérale permettant d’éviter les attaques ennemies. La fluidité du gameplay rappelle les sensations nerveuses des classiques tels que Quake 3 Arena ou Serious Sam.
Les munitions limitées et la gestion des ressources ajoutent un aspect stratégique, forçant à choisir entre attaques explosives et tirs précis. La barre de santé non régénérative impose également de trouver des kits de soins et des bonus de bouclier éparpillés dans les niveaux.
Les 12 niveaux principaux du jeu adoptent une structure labyrinthique, remplis de passages secrets, pièges mortels et zones cachées regorgeant de butin et d’améliorations. Chaque carte regorge de clés de couleurs à trouver pour déverrouiller les accès, un clin d’œil direct aux mécaniques classiques des FPS des années 90.
Cependant, l’absence de carte interactive et de véritable boussole rend parfois l’exploration confuse, surtout dans les niveaux les plus complexes. Cela pourrait frustrer les joueurs modernes habitués à une navigation plus assistée.
Le bestiaire de Hellgate Senigallia Remake est riche et varié, allant des soldats cybernétiques aux démons colossaux en passant par des créatures grotesques inspirées du folklore italien. Chaque ennemi possède des attaques spécifiques et un comportement distinct, forçant à adapter son approche selon la situation.
Les boss de fin de niveau sont particulièrement intenses et difficiles, nécessitant de maîtriser les mécaniques d’esquive et de trouver des faiblesses spécifiques pour espérer en venir à bout.
Une esthétique rétro assumée (mais perfectible)
Visuellement, Hellgate Senigallia Remake adopte un style rétro en pixel art, combinant des textures détaillées et des animations fluides inspirées des FPS des années 90. Les environnements urbains sont bien réalisés, avec des rues désertes, des bâtiments historiques et des catacombes oppressantes.
Malheureusement, certaines textures environnementales manquent de variété, et les effets visuels tels que les explosions et les impacts de balles auraient pu bénéficier d’une meilleure finition graphique.
Les animations ennemies, bien que réussies, peuvent sembler rigides par moments, notamment lors des mouvements de charge ou des attaques spéciales. Toutefois, cet aspect visuel contribue à renforcer le côté nostalgique recherché par les développeurs.
La bande-son de Hellgate Senigallia Remake, composée par Rick Dope lui-même, alterne entre des musiques orchestrales sombres et des morceaux électro-rock dynamiques rappelant les compositions de Mick Gordon sur Doom (2016).
Chaque niveau possède son ambiance musicale unique, s’adaptant aux moments d’action ou aux phases d’exploration plus calmes. Les effets sonores, tels que les cris des démons, les tirs d’armes et les explosions sont bien exécutés, bien que certains bruits d’impact manquent parfois d’intensité.
Les voix des PNJ, volontairement caricaturales, ajoutent une couche d’humour noir et de second degré, renforçant l’ambiance décalée du jeu.
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