Sorti le 29 janvier 2025 sur PC, Coridden est un action-RPG développé par Aftnareld et édité par Anshar Publishing. Ce titre propose une expérience unique où les joueurs peuvent se transformer en créatures qu’ils ont vaincues, tout en explorant un monde riche en mystères. Avec une campagne jouable en solo ou en coopération jusqu’à quatre joueurs, Coridden promet une aventure immersive et dynamique. Mais cette promesse est-elle tenue ?
Un héritage oublié, un monde en mutation
Coridden vous plonge dans une civilisation en ruines, où le passé et le présent s’entrelacent à travers des secrets enfouis et des mutations génétiques mystérieuses. Vous incarnez l’un des quatre descendants d’un ancien peuple disparu, dotés d’un pouvoir unique : la capacité d’absorber l’essence des créatures que vous affrontez et d’en adopter la forme.
L’histoire s’articule autour de la redécouverte de ce pouvoir oublié, alors que vous et vos compagnons êtes traqués par des forces qui cherchent à exploiter votre héritage. Qu’est-il arrivé aux ancêtres de votre lignée ? Pourquoi ce don, autrefois vénéré, est-il aujourd’hui une menace ? À mesure que vous progressez, les réponses se dévoilent à travers des vestiges de l’ancienne civilisation, des fragments de mémoire et des interactions avec les rares survivants de ce monde déchiré.
Mais si le scénario pose des bases intrigantes, il ne force jamais la narration au premier plan. Le jeu adopte une approche plus organique, où l’histoire se découvre à travers l’exploration et les discussions facultatives avec les PNJ. Ce choix laisse une liberté appréciable, mais peut aussi diluer l’impact émotionnel du récit, rendant les enjeux parfois trop distants pour réellement impliquer le joueur.
L’un des points forts de Coridden réside dans la relation entre les personnages jouables, en particulier dans le mode coopératif. Chaque joueur incarne un membre de la fratrie, et les dialogues, bien que discrets, renforcent la dynamique du groupe. Les tensions, les doutes, les décisions partagées ajoutent une dimension humaine bienvenue, évitant que l’aventure ne se résume à une simple quête de puissance.
Si Coridden réussit à créer un monde fascinant, son récit reste volontairement en retrait, misant davantage sur l’exploration et l’implication du joueur que sur des cinématiques ou des dialogues omniprésents. C’est un choix qui séduira ceux qui aiment assembler eux-mêmes les pièces du puzzle narratif, mais qui pourrait laisser sur leur faim ceux en quête d’une intrigue plus dirigée et marquante.
Un combat en perpétuelle évolution
Dans Coridden, votre puissance ne réside pas uniquement dans vos compétences, mais dans votre capacité à vous adapter. Chaque créature vaincue devient une opportunité, car vous pouvez absorber son essence et en adopter la forme, modifiant ainsi vos capacités de combat, votre mobilité et même votre manière d’interagir avec l’environnement.
Le système de transformation est au cœur du gameplay, permettant de basculer entre forme humaine et créature à tout moment. Chaque transformation ouvre de nouvelles possibilités stratégiques : une bête agile pourra bondir sur les ennemis et esquiver facilement, un monstre massif misera sur sa force brute pour écraser ses adversaires, tandis qu’une créature volante pourra contourner des obstacles et surprendre ses cibles depuis les airs. La clé de la victoire repose sur votre capacité à choisir la bonne forme au bon moment, jonglant entre agilité, puissance et techniques spéciales.
L’ajout du mode coopératif jusqu’à quatre joueurs renforce cette dynamique, transformant chaque affrontement en un ballet tactique où la coordination est essentielle. Un joueur peut distraire l’ennemi sous une forme massive, pendant que les autres frappent depuis l’ombre ou exploitent les points faibles. Mais la coopération ne se limite pas aux combats : certaines énigmes et obstacles nécessitent d’alterner entre les formes pour progresser, obligeant les joueurs à synchroniser leurs transformations et leurs actions.
Malgré cette variété dans les approches, le système de combat souffre d’un léger manque de précision, notamment lors des affrontements contre plusieurs ennemis simultanément. Les esquives manquent de fluidité, et les attaques de certaines créatures sont difficiles à lire, ce qui rends certains combats plus chaotiques qu’intentionnellement stratégiques.
Enfin, le monde semi-ouvert de Coridden incite à l’exploration, avec des zones secrètes, des améliorations cachées et des ennemis rares dont l’essence peut offrir des transformations inédites. Mais cette richesse est parfois freinée par une structure de quêtes qui manque de dynamisme, où les objectifs, bien que variés, reposent souvent sur des mécaniques classiques du genre action-RPG.
Si Coridden réussit à rendre chaque affrontement unique grâce à son système de transformation, il lui manque encore un peu de fluidité et de variété dans la progression pour atteindre tout son potentiel. Mais pour les amateurs de combats dynamiques et de mécaniques évolutives, l’expérience promet des affrontements toujours renouvelés.
Un monde entre beauté et mutations
Visuellement, Coridden mise sur une direction artistique soignée, mêlant des paysages organiques luxuriants à des ruines envahies par la nature, témoins d’un passé oublié. Chaque région du jeu possède son identité propre, qu’il s’agisse des plaines battues par les vents, des marécages grouillants de vie ou des montagnes couvertes de brume. Les environnements ne sont pas seulement des décors, ils influencent directement votre approche du jeu, certains terrains étant inaccessibles sous forme humaine mais traversables sous l’apparence d’une créature spécifique.
Les modèles de personnages et de créatures sont particulièrement travaillés, avec une attention portée aux détails dans les textures et les animations. Les transformations sont fluides, chaque nouvelle forme adoptée s’intégrant parfaitement au style général du jeu, sans jamais briser l’immersion. Les ennemis ne se contentent pas d’être des obstacles : ils respirent, réagissent à votre présence, s’adaptent parfois à votre style de combat, ce qui renforce le sentiment d’affronter un monde vivant et évolutif.
Cependant, si la direction artistique est indéniablement réussie, l’aspect technique montre ses limites. Certaines textures manquent de finesse, et les effets de lumière souffrent parfois d’un manque de contraste, rendant certaines zones plus ternes qu’elles ne devraient l’être. De plus, quelques ralentissements peuvent survenir lors des affrontements les plus intenses, notamment lorsque plusieurs créatures utilisent des capacités spéciales simultanément.
L’ambiance sonore, quant à elle, est un atout majeur du jeu. Les bruitages de transformation, les rugissements des créatures et les sons d’impact en combat renforcent la sensation de puissance et de fluidité. Les musiques, oscillant entre nappes atmosphériques et thèmes plus épiques lors des affrontements, participent à l’immersion, bien que certaines compositions manquent d’originalité et finissent par se répéter sur de longues sessions.
Si Coridden séduit par son univers visuel et sonore, quelques imperfections techniques viennent ternir une expérience pourtant ambitieuse. Mais dans ses meilleurs moments, lorsque la lumière filtre à travers un canyon, que les sons de la faune résonnent autour de vous et que votre dernière transformation vous ouvre un passage jusqu’alors inaccessible, le jeu atteint une immersion fascinante, digne des meilleurs action-RPG du genre.
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