Développée par PXN, la P5 8K est une évolution de la P5 standard lancée fin 2024. Dépourvue de date de sortie officielle, elle s’impose dans l’ombre des grands noms, avec l’ambition d’offrir une expérience digne des périphériques professionnels. Sticks Hall Effect à 8 000 niveaux, gâchettes verrouillables, latence imperceptible : sur le papier, la manette promet une précision chirurgicale. Mais derrière cette avalanche de chiffres, cette P5 8K parvient-elle à incarner la maîtrise technique qu’elle revendique ou s’efface-t-elle comme un simple clone haut de gamme ?
Une ambition technique privée d’une âme
Avec la P5 8K, PXN poursuit un objectif clair : proposer une manette universelle capable de rivaliser avec des références trois fois plus chères. La fiche technique frappe fort : sticks Hall Effect à 8 000 niveaux de résolution, gâchettes analogiques verrouillables pour un contrôle millimétré, tri‑connexion (USB‑C, dongle 2,4 GHz, Bluetooth) pensée pour s’adapter à toutes les plateformes. Tout semble pensé pour séduire les joueurs exigeants.
Pourtant, derrière cette surenchère de fonctionnalités, il manque une véritable identité. La manette se contente de répliquer la silhouette Xbox, jusqu’au placement des boutons ABXY, (alors qu’elle n’est pas compatible Xbox) sans tenir compte des habitudes des joueurs Switch, pourtant principale cible de ce contrôleur : une erreur de conception qui perturbe les réflexes et trahit un produit pensé pour la polyvalence plutôt que pour une expérience cohérente. PXN signe une manette puissante mais sans philosophie, une machine à cocher des cases qui oublie d’incarner une vision claire du contrôle.
Une précision chirurgicale dans une coque rigide
Sur le terrain, la PXN P5 8K impressionne dès les premières secondes. Les sticks Hall Effect, calibrés à une résolution de 8 000 niveaux, offrent une réponse fluide et une absence totale de zones mortes. Chaque micro‑mouvement est capté avec une fidélité qui confine à l’excellence, permettant un contrôle fin dans les FPS comme dans les jeux de course. La latence en filaire, mesurée à 0,125 ms, établit un nouveau standard pour une manette de ce prix. Même en mode 2,4 GHz, la réactivité reste solide, bien qu’entachée de rares fluctuations qui rappellent qu’il ne s’agit pas d’un produit premium.
Les gâchettes Hall Effect, capables de détecter 8 000 niveaux de pression, ajoutent une profondeur inédite aux accélérations progressives et aux tirs contrôlés. Leur système de verrouillage transforme instantanément la course longue en un clic sec idéal pour le tir rapide. Ces subtilités placent la P5 8K dans une catégorie rare à ce tarif, où la plupart des concurrents se contentent d’un fonctionnement analogique standard.
Les boutons arrière (M1–M4), bien qu’utiles, révèlent un placement discutable : trop rapprochés, ils exigent une dextérité inhabituelle pour éviter les appuis involontaires. Mais le véritable faux pas réside dans la disposition des boutons ABXY à la manière d’une manette Xbox. Sur Switch, ce choix brouille les repères des joueurs, transformant des réflexes ancrés en erreurs frustrantes.
La P5 8K maîtrise la technique, mais laisse percer des compromis d’ergonomie qui trahissent une approche centrée sur la fiche produit, pas sur l’expérience utilisateur.
Une carapace fonctionnelle sans éclat
La PXN P5 8K s’enveloppe d’un design sobre, inspiré de la manette Xbox, mais se contente d’un minimalisme technique. Les plastiques légers et légèrement granuleux offrent une prise en main correcte, sans jamais transmettre la sensation de robustesse d’un périphérique haut de gamme. Les poignées texturées limitent la transpiration, mais la rigidité générale rappelle à tout moment le positionnement budget du produit.
Visuellement, rien ne distingue la P5 8K d’un clone générique. Aucun effet de matière, aucun éclairage subtil ne vient souligner sa technologie embarquée. Elle reste une coque utile, dénuée de personnalité. Les sticks bénéficient cependant d’un léger retour de tension agréable et précis, tandis que les gâchettes Hall produisent un clic sec lorsqu’elles sont verrouillées, renforçant la perception d’un outil calibré pour le tir rapide.
Le son des boutons témoigne d’un assemblage correct : ni trop mou, ni excessivement bruyant. Mais sur Switch, chaque pression sur les touches ABXY devient un rappel constant de leur position Xbox, entraînant des erreurs et des agacements dans les jeux où la précision des entrées est cruciale. Cette dissonance ergonomique fragilise l’ensemble, surtout pour une manette qui se veut universelle.
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