Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2, remasterisation des deux premiers épisodes cultes, revient sur Nintendo Switch depuis le 25 juin 2021.
Cette version hybride promet de concilier fidélité aux classiques des années 90 et accessibilité nomade. Trick, grind et nostalgie : tout est là pour réveiller les sessions de skate d’antan. Mais ce portage portable parvient-il à conserver l’élan de la remasterisation ou sacrifie-t-il trop dans la translation vers la console de Nintendo ?
extures sacrifiées, énergie conservée
Sur Nintendo Switch, Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 adopte une approche mesurée. Les concessions visuelles sont nettes : résolution inférieure, textures simplifiées, effets d’éclairage atténués. En mode docké, le jeu affiche un 1080p fluide à 30 fps ; en mode portable, il descend à 720p avec une lisibilité correcte mais des détails adoucis. Pourtant, chaque niveau conserve son identité graphique. Warehouse, School II, Venice Beach : les icônes sont là, intactes dans leur agencement et leur lisibilité.
Les éléments interactifs – rampes, rails, half-pipes – sont modélisés avec soin. Leur lisibilité ne souffre d’aucun flou de conception. L’univers visuel reste expressif, porté par une direction artistique cohérente avec l’ADN de la série. L’ensemble conserve une fluidité satisfaisante, avec seulement quelques ralentissements ponctuels en mode portable, jamais bloquants.
Côté audio, la bande-son joue la carte de l’héritage. Superman, Guerrilla Radio, Blood Brothers : les morceaux cultes font leur retour, accompagnés de nouvelles pistes qui respectent le ton de l’époque. Rien n’est là par hasard. Chaque session est portée par un rythme sonore qui épouse la glisse, chaque combo est accompagné d’un souffle musical qui relie l’action au souvenir.
La musique, loin d’être un simple fond, façonne l’ambiance. Elle fixe le tempo de la progression, catalyse l’adrénaline, renforce l’immersion. C’est une colonne vertébrale, pas un décor.
Combo, mémoire et obsession du flow
La mécanique de Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 repose sur une logique d’enchaînement. Tricks, reverts, manuals et wall plants s’imbriquent sans heurt, offrant une fluidité exemplaire. Le système répond au doigt, la prise en main est immédiate, mais la maîtrise demande rigueur et précision. C’est un langage gestuel fait d’habitude et d’audace.
Chaque niveau fonctionne comme une arène d’optimisation. Objectifs à remplir, scores à battre, gaps à découvrir : tout pousse à recommencer, à perfectionner ses trajectoires, à repousser la logique du score toujours plus loin. Les défis sont multiples, mais le cœur du jeu reste dans l’instant : ce moment suspendu où le combo tient encore, et où chaque action peut tout briser ou tout multiplier.
Les ajouts modernes enrichissent cette architecture sans la trahir. Les figures avancées introduites dans les épisodes suivants (comme le revert) sont intégrées aux deux jeux sans rupture. Elles démultiplient les possibilités sans alourdir la prise en main. C’est une réécriture silencieuse, respectueuse, méthodique.
Le mode Create-A-Skater donne corps à l’identité du joueur. Tenues, planches, accessoires : tout est modulable, sans surcharge. Chaque figure devient l’expression d’un style personnel, chaque session une signature. Ce personnage peut ensuite évoluer dans tous les modes, renforçant l’attachement et la continuité.
La Switch, malgré ses limites techniques, conserve cette précision. Les commandes sont réactives, les tricks s’enchaînent avec la même souplesse que sur les autres supports. Ce n’est pas une version réduite : c’est une version mobile d’un système de jeu resté intact.
Mobilité affirmée, connectivité canalisée
Le portage Switch de Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 assume son identité nomade. L’expérience reste fluide en mode docké, et conserve une lisibilité correcte en mode portable, malgré des concessions visuelles. Les commandes restent précises dans les deux configurations, permettant de maintenir la rigueur technique nécessaire à l’enchaînement des tricks. Quelques ralentissements mineurs peuvent survenir, notamment lors de transitions ou dans certains environnements plus chargés, mais sans impacter la jouabilité.
Le contenu est intact : tous les niveaux, tous les skateurs, tous les modes sont présents. Aucun retrait, aucune censure. La portabilité ne sacrifie rien d’essentiel. Tous les éléments de progression, y compris les défis, les statistiques, les objets à débloquer et les créations sont disponibles, sans compromis.
Le multijoueur, accessible en local comme en ligne, prolonge la durée de vie au-delà de l’expérience solo. Matchs de tricks, objectifs chronométrés, affrontements libres : les variantes ne manquent pas. En ligne, les performances restent globalement stables, même si quelques latences peuvent apparaître en mode portable. Ces fluctuations restent rares et n’altèrent pas la structure des parties.
Les outils de création renforcent cette longévité. Create-A-Park permet de bâtir, tester, partager. L’éditeur, accessible, ouvre la voie à des structures ingénieuses ou absurdes, toujours personnalisables. La communauté alimente un flux constant de contenus inédits, disponibles sans délai.
La Switch conserve tous les systèmes de progression croisée, de personnalisation et de partage. L’absence de cross-save interplateforme est à noter, mais n’entrave pas la complétude de l’offre sur console.
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