Sorti le 26 décembre 2019 sur Nintendo Switch, Akuto: Showdown, développé par Hut 90 et édité par QubicGames, tente de raviver l’esprit effréné des jeux d’arène multijoueur, dans une explosion de coups fatals et de chaos low-poly assumé.
Avec ses combats frénétiques, ses armes délirantes et ses pièges meurtriers, le titre ambitionne de recréer l’ambiance électrique des soirées de jeu locales, à mi-chemin entre hommage rétro et frénésie contemporaine. Mais derrière ses éclats de violence minimaliste, Akuto: Showdown parvient-il vraiment à capturer l’essence de ses glorieux ancêtres, ou s’essouffle-t-il sous le poids de ses limites modernes ?
Ballet mortel sur échiquier minimaliste
Akuto: Showdown vous propulse dans des arènes dynamiques où chaque instant compte, où chaque faux pas peut signifier une élimination brutale. Vue isométrique, déplacements rapides, attaques létales : la simplicité du gameplay devient son principal moteur, offrant des combats aussi immédiats que jubilatoires.
Chaque personnage manie une arme blanche et une arme à feu, choisies parmi un arsenal varié et parfois délicieusement absurde : épées, pelles, jambes arrachées, baguettes magiques… Cette diversité, couplée aux dangers environnementaux — trains surgissant à toute vitesse, voitures folles — injecte un chaos permanent qui fait tout le sel des premières heures.
Les affrontements sont courts, nerveux, ponctués d’éclats de violence sèche, rappelant les grandes heures du jeu multijoueur canapé, où chaque round se gagne aussi par la ruse que par la rapidité d’exécution.
Mais derrière cette façade brillante, les failles apparaissent rapidement. Le manque de variété dans les modes de jeu, l’absence de progression narrative, et la répétition mécanique des arènes viennent rapidement ternir l’éclat initial. La formule, d’abord grisante, se mue en routine, faute d’être régulièrement renouvelée.
Épure stylisée et variations figées
Visuellement, Akuto: Showdown fait le choix d’un style low-poly affirmé, privilégiant la clarté de l’action à la débauche de détails. Dans ces arènes dépouillées, où le sang numérique éclabousse des décors anguleux, chaque coup porte, chaque impact est lisible, servant parfaitement la frénésie ambiante.
Les environnements, variant du Far West poussiéreux au Japon médiéval stylisé, affichent des thématiques immédiatement reconnaissables. Mais cette diversité d’habillage n’empêche pas l’impression de répétition : les structures restent fondamentalement identiques, simples à l’extrême, parfois jusqu’à flirter avec la monotonie visuelle.
La bande-son, elle, se fait discrète, au service de l’action plus qu’elle ne la transcende. Pas de thèmes marquants, pas de poussées épiques : juste un rythme sonore fonctionnel, qui accompagne sans jamais porter, laissant le chaos des combats remplir tout l’espace.
Dans ses meilleures heures, Akuto: Showdown parvient à créer une esthétique immédiate et fonctionnelle, mais échoue à renouveler son impact visuel au fil des sessions, condamnant son univers à tourner en boucle dans ses propres limites.
L’éclat du local, l’ombre du vide en ligne
Akuto: Showdown trouve son véritable cœur dans son mode multijoueur local, où jusqu’à quatre joueurs peuvent se livrer à des batailles frénétiques, ricaner à chaque élimination expéditive, et raviver l’esprit des grandes soirées canapé.
C’est là, dans ces affrontements débridés partagés sur un même écran, que le jeu dévoile tout son potentiel festif, porté par l’instantanéité de son gameplay et la folie douce de ses armes improbables.
Mais cette réussite est étranglée par une absence criante : celle du multijoueur en ligne. À une époque où la connectivité est devenue la norme, priver le jeu de cette dimension limite considérablement sa portée et son attrait. Sans amis disponibles sous la main, l’expérience se vide de sa substance, et le plaisir se fige dans une attente vaine.
Ajoutez à cela le manque de contenu, l’absence de modes de jeu variés, et la redondance des arènes, et ce qui aurait pu devenir un incontournable multijoueur reste finalement un bel éclat, enfermé dans un écrin trop étroit.
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