DRAGON BALL FighterZ n’a pas conquis le public par hasard. Sous la houlette d’Arc System Works et la bannière Bandai Namco, le jeu explose dès sa sortie comme une déclaration de guerre visuelle et ludique. Ici, le mythe Dragon Ball Z prend chair, chaque choc renverse la rétine, chaque combo claque comme une décharge d’énergie pure.
Avec son arrivée sur Nintendo Switch le 28 septembre, la promesse se fait portable : l’intensité d’un anime devenu arène, dans le creux de la main. Mais la foudre d’un duel tient-elle le choc sur la console hybride de Nintendo, ou l’expérience se dilue-t-elle sous le poids des compromis ?
La fureur animée : fidélité graphique, concessions assumées
Le choc visuel de DRAGON BALL FighterZ relève de l’évidence. Arc System Works ne se contente pas de rendre hommage à l’anime : le studio lui confère une matérialité nouvelle, où la 3D s’efface au profit d’une illusion parfaite de dessin animé en mouvement. Les personnages s’arrachent littéralement à l’écran, portés par un cel-shading précis, des lignes ciselées, une gestion de la lumière et de la couleur qui ressuscite chaque scène culte. Les attaques spéciales, des Kamehameha incandescents aux ultimes signatures de Vegeta ou Freezer, se transforment en chorégraphies explosives. La caméra n’observe pas, elle accompagne, elle magnifie : chaque choc, chaque projection, chaque transformation bénéficie d’une mise en scène inspirée, animée jusque dans le moindre détail du visage crispé ou du muscle bandé. L’impact visuel ne cherche pas la fidélité froide, il cherche la saturation de la rétine, l’impression que chaque duel est une apothéose.
Sur Nintendo Switch, l’ambition ne cède pas : le mode docké offre une résolution de 1080p, stabilisée par un framerate de 60 images par seconde. La fluidité n’est jamais prise en défaut, même lors des enchaînements les plus spectaculaires, où l’écran explose de rayons d’énergie et de débris. La puissance de la mise en scène demeure, soutenue par des effets de lumière qui habillent les attaques et soulignent la vélocité de chaque mouvement. Même les ralentis et les transitions cinématiques conservent leur force, prolongeant la sensation de vivre un épisode du manga.
Le mode portable impose ses propres règles : l’affichage bascule en 720p, les arrière-plans perdent en définition, certains effets spéciaux se simplifient, des contours s’estompent. Dans la fureur du combat, la netteté des décors recule et les détails les plus fins deviennent flous sur l’écran de la console. Les explosions de ki, la violence des impacts et la densité des effets lumineux s’adaptent pour éviter toute chute de performance. Ce compromis visuel, s’il amenuise la précision artistique, n’entame jamais la lisibilité de l’action ni la reconnaissance immédiate de chaque protagoniste. La priorité donnée à la fluidité assure à chaque instant le maintien de l’ADN du jeu : une expérience nerveuse, percutante, authentique.
Les concessions graphiques ne sont pas un abandon : elles traduisent la volonté d’offrir un jeu de combat sans entrave, où chaque échange conserve l’énergie brute de la franchise. DRAGON BALL FighterZ préfère la dynamique du choc à la surenchère du détail statique. Cette approche permet à la Switch d’accueillir un titre qui conserve, malgré l’inévitable allègement visuel, sa capacité à émerveiller les passionnés comme les esthètes du genre.
Danse martiale
Le système de combat de DRAGON BALL FighterZ déploie une intensité rare, à la croisée de l’intuitif et de la technicité. Ici, l’élégance du geste côtoie la violence du choc. Arc System Works dessine un gameplay qui refuse l’élitisme : les commandes s’apprivoisent sans apprentissage douloureux, chaque bouton offre le chemin direct vers des enchaînements spectaculaires, et les combos s’exécutent avec une immédiateté déconcertante. Mais sous ce vernis d’accessibilité, le titre déploie un arsenal de subtilités tactiques, où chaque choix, chaque permutation, chaque synchronisation devient une question de domination.
Les affrontements reposent sur une structure en équipes de trois combattants. Cette mécanique impose une gestion dynamique des ressources : choisir le bon instant pour faire entrer un nouvel allié, exploiter les synergies spécifiques entre les personnages, sacrifier l’un pour permettre à un autre de se régénérer, orchestrer des assauts combinés qui renversent la donne en une seconde. La profondeur stratégique s’impose alors comme la colonne vertébrale du titre : aucun affrontement ne se réduit à la simple exécution de combos préétablis, chaque round exige une lecture du rythme, une anticipation du mouvement adverse, une capacité à improviser dans le chaos.
Les attaques spéciales, qu’il s’agisse du Kamehameha, du Final Flash ou des ultimes signatures des figures mythiques, s’intègrent sans lourdeur : leur exécution ne dépend jamais de manipulations complexes, mais de la maîtrise du tempo et de la lucidité tactique. Ce choix de design ouvre le jeu à tous les profils : le débutant s’émerveille devant la facilité avec laquelle il enchaîne des attaques visuellement dévastatrices, le vétéran décortique les timings, ajuste ses stratégies, pousse le système dans ses retranchements pour extraire la quintessence du combat.
La diversité du roster vient parachever l’expérience. Chaque personnage dispose d’un ensemble de mouvements unique, d’animations soignées et de spécificités qui exigent une adaptation constante. Gérer un trio, c’est non seulement optimiser les enchaînements et l’ordre d’apparition, mais aussi expérimenter avec les multiples synergies possibles pour trouver la combinaison fatale. Cette richesse mécanique fait de chaque match une nouvelle équation à résoudre, qu’il s’agisse d’un affrontement contre l’IA ou d’un duel sanglant en ligne.
Au fil des heures, DRAGON BALL FighterZ révèle toute la complexité de sa danse martiale : la précision du geste n’est jamais un frein, elle devient une invitation à la maîtrise. L’intensité des combats, la nervosité de la prise en main et la profondeur de la stratégie composent un équilibre rare, où chaque victoire porte la marque d’une jubilation authentique.
Arènes de papier, éclats de pixels
DRAGON BALL FighterZ multiplie les chemins pour prolonger l’affrontement. Le mode histoire tisse un récit inédit, empruntant à la mythologie Dragon Ball autant qu’aux mécaniques du jeu de combat : chaque cinématique vous propulse au cœur de l’action, mêlant répliques iconiques et affrontements scénarisés dans un flux linéaire mais solidement rythmé. Loin du simple hommage, ce mode fait vivre les moments emblématiques de la saga, enrichis par une écriture fidèle et une mise en scène qui épouse le souffle de l’anime.
À côté du récit, le mode arcade déroule ses défis en solo, offrant une courbe de progression qui aiguise l’instinct et façonne le réflexe. Les variations d’IA, la montée en puissance des adversaires et la liberté d’expérimenter sans pression créent un terrain de jeu pour affiner sa maîtrise, découvrir de nouvelles synergies et explorer les limites de chaque personnage.
Mais la véritable arène de DRAGON BALL FighterZ s’ouvre en multijoueur. Localement ou en ligne, la compétition explose, portée par un netcode solide qui garantit des affrontements sans latence perceptible. Les duels se succèdent à un rythme effréné, chaque victoire propulsant le joueur dans le classement mondial, chaque défaite appelant la revanche immédiate. Les tournois en ligne — organisés, disputés, spectaculaires — ajoutent à la tension : gravir les échelons devient une épreuve de persévérance, de sang-froid et de stratégie pure.
La richesse des modes et la variété du contenu empêchent toute lassitude : entre les combats rapides, les tournois, les défis quotidiens et les matchs classés, chaque session relance l’envie d’aller plus loin, de peaufiner son style, de défier des adversaires venus du monde entier. DRAGON BALL FighterZ ne se contente pas d’offrir des combats : il propose un terrain d’expression et de progression infini, où la maîtrise individuelle rencontre la dynamique collective.
Lumière fracassée et rythme sous tension
La maîtrise technique de DRAGON BALL FighterZ sur Nintendo Switch mérite plus qu’un simple constat. En mode docké, la console délivre une expérience d’une fluidité remarquable : 60 images par seconde, résolution poussée à 1080p, animations nerveuses qui ne faiblissent jamais, même lors des déchaînements pyrotechniques les plus spectaculaires. Le passage au mode portable réduit la définition à 720p : les arrière-plans se parent alors d’un flou plus prononcé, certains effets lumineux se simplifient, mais la clarté de l’action reste intacte. La lisibilité des personnages prime sur l’ornement, et la réactivité demeure au cœur du système.
Le HUD épouse la logique du genre : épuré, lisible en pleine frénésie, il accompagne la nervosité du gameplay sans jamais distraire ni surcharger. Les temps de chargement se font oublier, la transition entre les menus et les combats se révèle rapide et sans accroc, ce qui maintient la tension de chaque session. Aucun ralentissement significatif ne vient troubler l’expérience, même lorsque l’écran s’embrase sous l’impact d’attaques ultimes ou d’enchaînements multiples.
Le portage ne cède à aucune dérive majeure : pas d’artefact graphique, pas de bug flagrant, aucune saccade chronique — l’équilibre reste constant, preuve d’une optimisation maîtrisée par Arc System Works. La possibilité de jouer partout, sans compromis de jouabilité, fait de cette version un aboutissement technique autant qu’un exploit d’adaptation.
Côté options, l’essentiel est assuré. Le jeu ne multiplie pas les filtres ou réglages graphiques avancés, privilégiant l’accès direct à l’action et la robustesse de l’ensemble. L’accent est mis sur la performance brute, gage d’une expérience fidèle à la nervosité de la licence.
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