En décembre 2024, Overthrown, développé par le studio indépendant Brimstone Games, a fait son entrée en accès anticipé sur Xbox Series X|S et PC.
Ce jeu de stratégie mêle gestion urbaine, combats en temps réel et coopération multijoueur dans un univers médiéval-fantastique marqué par la guerre et les intrigues politiques. Intégrant des mécaniques ambitieuses et un monde ouvert évolutif, il propose une expérience unique où construction, survie et alliances se croisent. Mais l’accès anticipé laisse-t-il entrevoir un projet prometteur ou simplement un potentiel encore inabouti ? Voici une analyse complète de cette version Xbox Series X|S.
Un univers sous tension
L’histoire d’Overthrown s’inscrit dans un univers médiéval-fantastique où les royaumes autrefois prospères sont tombés dans le chaos après une guerre de succession. Le joueur incarne un seigneur en exil cherchant à reconstruire un royaume depuis les ruines, tout en faisant face à des menaces extérieures comme des pillards, des créatures surnaturelles et des factions rivales. Si le récit principal n’est pas encore totalement intégré, des événements scénarisés ponctuels viennent enrichir l’expérience, apportant un semblant de progression narrative.
Chaque saison apporte son lot de crises politiques et de décisions difficiles. Un village allié peut demander protection en échange de vivres, créant un dilemme entre l’humanité et la survie économique. Certains événements sont générés de manière aléatoire, offrant une rejouabilité intéressante, même si certaines intrigues reviennent un peu trop souvent. La feuille de route officielle promet l’ajout d’une campagne principale à embranchements multiples, axée sur des choix moraux aux conséquences lourdes.
Bâtir et défendre
Au cœur d’Overthrown, le système de gestion urbaine exige du joueur qu’il jongle entre construction, collecte de ressources et défense militaire. Chaque bâtiment joue un rôle clé dans la survie et l’expansion du royaume, des fermes nécessaires pour éviter la famine aux murailles protectrices contre les attaques. Le système économique repose sur quatre ressources principales : le bois, la pierre, le fer et la nourriture, chacune étant essentielle au développement.
Les infrastructures doivent être construites avec soin, chaque édifice consommant des ressources et nécessitant de l’entretien régulier. Il est impératif de gérer efficacement les stocks, car les saisons apportent leur lot de défis, notamment des récoltes plus faibles en hiver et des pillages plus fréquents au printemps. Les joueurs doivent constamment anticiper les pénuries et renforcer les défenses avant chaque saison à risque.
En revanche, certains aspects stratégiques de gestion restent limités dans cette version en accès anticipé. L’arbre technologique, par exemple, est encore réduit, limitant la possibilité de progresser vers des niveaux de civilisation plus avancés. Les bâtiments avancés tels que les forges d’armes ou les académies militaires sont annoncés, mais encore absents du contenu actuel. Les développeurs ont promis d’introduire de nouveaux systèmes de gestion économique et diplomatique lors des prochaines mises à jour.
Une guerre omniprésente
Là où Overthrown se distingue des city-builders classiques, c’est dans son système de défense tactique. Les attaques ennemies sont fréquentes et imposent de gérer une véritable armée. Le joueur peut recruter diverses unités militaires, notamment des soldats d’infanterie, des archers et des cavaliers, chacun possédant des statistiques propres et des capacités spéciales. Les assauts se déroulent en temps réel, obligeant le joueur à prendre des décisions rapides et à gérer la position de ses troupes sur le champ de bataille.
Les affrontements sont dynamiques et impressionnants lorsque de nombreuses unités s’affrontent simultanément. Cependant, certains combats peuvent rapidement devenir chaotiques en raison de commandes imprécises et d’un système de pathfinding capricieux. Les unités ont parfois du mal à contourner les obstacles ou à attaquer les ennemis prioritaires, rendant certaines batailles frustrantes. Le contrôle manuel des héros jouables ajoute un élément d’action apprécié, mais leur maniabilité reste encore trop rigide.
Coopération et leadership partagé
L’une des grandes forces d’Overthrown réside dans son système multijoueur coopératif, permettant à jusqu’à six joueurs de bâtir et défendre un royaume commun. Chaque participant peut se spécialiser dans un domaine particulier, qu’il s’agisse de l’économie, de la diplomatie ou de la gestion militaire. Cette spécialisation favorise une véritable collaboration stratégique, où chaque décision impacte le développement global du royaume.
Cependant, l’élément le plus intrigant est le système de couronne unique : un seul joueur est désigné roi ou reine, et possède des pouvoirs décisionnels supplémentaires. Cela peut provoquer des tensions internes lorsque les membres de l’équipe ne sont pas d’accord sur les priorités ou les stratégies à adopter. Cette dynamique politique émergente est l’une des promesses les plus intéressantes du jeu, même si elle demande encore des ajustements pour éviter les abus de pouvoir en multijoueur compétitif.
Graphismes et performances
Sur Xbox Series X|S, Overthrown propose une direction artistique réussie, associant réalisme médiéval et touches fantastiques. Les villages évoluent visuellement à mesure qu’ils se développent, passant de simples campements à de véritables forteresses imposantes. Les créatures ennemies, allant de bandits humains à des monstres surnaturels, bénéficient également d’un design soigné et immersif.
Cependant, les limitations techniques de l’accès anticipé sont évidentes. Les textures sont inégales, avec des bâtiments et des unités parfois flous lorsqu’on zoome sur la carte. Les animations manquent de fluidité et les cinématiques sont quasi inexistantes. Les performances sont également instables lors des batailles massives, avec des chutes de framerate fréquentes et des temps de chargement longs lors du passage d’une saison à l’autre.
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